Quel statut pour graphiste freelance ?…Vous allez faire une erreur… à moins que…
Beaucoup de graphistes et infographistes se lancent sans trop réfléchir à quel statut pour graphiste freelance. Erreur fatale. Mal choisir peut vous coûter cher : pertes financières, complexité administrative, voire impossibilité de facturer correctement. J’ai moi-même appris cette leçon à mes dépens…
1. Les différents statuts pour un graphiste freelance
1.1. Auto-entrepreneur : La liberté avec quelques limites
Pourquoi choisir l’auto-entreprise ?
- Gestion ultra simple.
- Cotisations proportionnelles au chiffre d’affaires (23,2 % en 2025).
- Seuil de revenus 77 700€ pour les services.
- Pas d’intermédiaires pour gérer les paiements.
- Vous payez vos cotisations seulement si vous engendrez des revenus.
Les limites de ce statut :
- Impossibilité de déduire les charges (matériel, abonnements logiciels, locaux).
- Imposition sur le chiffre d’affaires brut, pas sur le bénéfice.
C’est le statut que j’ai choisi. Et franchement, je ne regrette rien pour le moment, même si les cotisations viennent d’augmenter.
1.2. La Maison des Artistes (MDA) et le système de précompte
Qu’est-ce que la MDA et qui peut y adhérer ?
Réservé aux artistes-auteurs, ce statut offre des cotisations sociales réduites… mais avec une gestion complexe.
Le précompte : comment fonctionne le paiement ?
Lorsqu’un client paye un graphiste affilié à la MDA, il doit :
- Appliquer un précompte et reverser cette somme à l’URSSAF (Le taux de cotisations sociales est de 16,20 % de votre bénéfice artistique majoré de 15%).
- Verser le reste de la facture au graphiste.
- Fournir un certificat de précompte.
Exemple concret : facturation de 1500€ sous le régime MDA
- Montant brut facturé : 1500€
- Précompte appliqué par le client (16,20%) : 243€
- Montant payé au graphiste : 1257€
- Cotisations à payer en fin d’année (18%) : 270€
- Revenu net final : 987€
Pourquoi ce système est problématique ?
- Gestion lourde pour les clients
- Moins de liquidités immédiates
- Risque de perdre des cotisations en cas de problème
Lisez on anecdote pour comprendre pourquoi je ne recommande pas cette solution.
1.3. L’entreprise individuelle et l’EURL/SASU : Structurer son activité
Entreprise Individuelle (EI) :
- Permet de déduire ses charges;
- Comptabilité plus complexe qu’une micro-entreprise;
- Patrimoine personnel non séparé.
EURL / SASU :
- Adapté aux revenus élevés;
- Meilleure protection sociale;
- Statut plus lourd à gérer mais plus flexible.
2. Comparatif des revenus nets selon le statut (sur 1500€ facturés)
| Statut | Chiffre d’affaires brut | Cotisations sociales | Revenu net après cotisations | Possibilité de déduire les charges |
|---|---|---|---|---|
| Auto-entrepreneur | 1500€ | 22% (330€) | 1170€ | ❌ Non |
| MDA | 1500€ | 16,20% précompté (243€) + 18% en fin d’année (270€) | 987€ | ❌ Non |
| EURL/SASU | 1500€ | ~45% (cotisations sociales et impôts) | 825€ | ✅ Oui |
3. Mon anecdote : De la Maison des Artistes à l’auto-entreprise
Mon inscription à la MDA : Une fausse bonne idée ?
En 2015, j’opte pour la Maison des Artistes (MDA), attiré par son fonctionnement spécifique. Sur le papier, tout semble idéal : mes clients payent une partie des cotisations, et moi l’autre. Simple, non ?
Sauf qu’en 2018, coup de massue : exclusion sans explication. Mon compte est bloqué, impossible de déclarer quoi que ce soit. J’appelle leur service client… soit je tombe sur quelqu’un qui ne sait rien, soit sur quelqu’un qui me parle mal.
Obligé de trouver une solution rapidement, surtout que j’étais en pleine prestation pour un client… merci le stress ! Mais le pire restait à venir : la MDA rembourse les cotisations perçues à l’employeur, pas au graphiste. Si l’employeur a fermé ou refuse de rembourser, l’argent est perdu. Pourquoi ? Parce qu’en basculant en auto-entreprise, c’est désormais l’URSSAF qui prélève les cotisations. J’ai donc dû reverser l’intégralité de mes cotisations à l’URSSAF, sauf que mes anciens employeurs n’avaient jamais reçu le remboursement des cotisations qu’ils avaient versées à la MDA.
Résultat ? J’ai dû payer les cotisations non retournées… Donc là, tu serres les dents et tu avances, pas le choix.
Comme j’étais en bonne relation avec mes clients, je leur ai demandé s’ils avaient reçu leur remboursement. Mais aucun d’eux n’a perçu le moindre centime. Cette situation date de 2018, peut-être que les choses ont changé depuis, mais je ne recommande pas ce système trop complexe soit ça passe soit ça casse.
L’auto-entreprise m’a semblé être une bien meilleure solution. Déjà parce que ce statut simplifie la gestion pour les clients : ils te règlent directement, pas besoin de déclarations compliquées ni de démarches administratives interminables. Dans la réalité, de nombreux employeurs n’ont pas le temps de s’occuper du précompte MDA, et certains oublient tout simplement, t’obligeant à les relancer sans cesse. Parfois, ça se passe bien, mais parfois… c’est la galère.
Je ne dis pas que tout le monde à des problèmes avec la MDA, certains artistes-auteurs y trouvent leur compte et non aucun souci depuis des années. Je fais peu être partie des rares exceptions qui ont eu toutes les étoiles alignées dans le mauvaise sens.
4. Conclusion : quel statut pour graphiste freelance ? Faites le bon choix dès le départ
Alors quel statut pour graphiste freelance ? Si vous voulez simplicité et rapidité, l’auto-entreprise est la meilleure solution. La MDA, avec son précompte et ses complications administratives, peut convenir à certains mais pose des risques. Pour une activité structurée avec de hauts revenus, l’EI ou l’EURL/SASU sont des options à envisager.
5. FAQ : Les questions fréquentes sur le statut du graphiste freelance
Quel est le meilleur statut pour un graphiste freelance ?
Cela dépend de votre activité :
- Auto-entrepreneur : idéal pour commencer et tester le marché
- MDA : bien si vous faites exclusivement de la création graphique
- EI / EURL / SASU : pour optimiser la fiscalité et passer un cap
Quel domaine d’activité pour auto-entrepreneur graphiste ?
Le code APE est 7410Z (activités spécialisées de design).
Comment facturer en tant que graphiste freelance ?
- Auto-entrepreneur : facture simple avec n° SIRET
- MDA : précompte obligatoire
- EURL/SASU : facturation en HT avec TVA si applicable
Vous appréciez cet article sur quel statut pour graphiste freelance ? Découvrez aussi mon article sur quel hébergement web choisir pour un graphiste freelance.